
Faire un trek avec des inconnus : une force !
On ne choisit pas toujours les visages avec qui on va marcher.
Partir en trek avec des inconnus, c’est accepter une part d’inconnu dès le départ. C’est laisser tomber la carte rassurante des habitudes pour avancer vers des rencontres qu’on n’aurait pas imaginées.
Au début, quelques questions tournent : Et si je ne trouvais pas ma place ? Et si les silences étaient gênants ? Et si… Puis vient le premier pas. Celui qui lance la marche et efface peu à peu les “si”.
La marche réduit les distances, au sens propre comme au figuré. L’inconnu devient familier, et le groupe commence à fonctionner comme une équipe.
1. L’inconnu comme point de départ
Partir avec des inconnus n’est pas un plan B. C’est un choix. Celui de quitter un cadre où tout est prévu pour se laisser surprendre.
En gros : on signe pour ne pas savoir avec qui on va partager ses repas lyophilisés. Et ça, c’est beau.
Sur le papier, ça peut sembler risqué. En réalité, c’est une des meilleures façons de tester sa capacité d’adaptation sociale… tout en transpirant.
Très vite, les étiquettes disparaissent. Plus de “chef de service”, “parent d’élève” ou “étudiant”. Tout le monde est à égalité, avec les mollets qui chauffent et les chaussettes humides. Et au bout de quelques kilomètres, on découvre que le voisin de tente, celui qui a ronflé toute la nuit, vient de filer la meilleure barre chocolatée du séjour.
2. Pourquoi on hésite : les peurs légitimes du groupe
La peur numéro un avant de partir avec des inconnus ? Ne pas être “au niveau”. Et par “niveau”, on entend tout : l’endurance, la vitesse, la conversation… et même la capacité à apprécier le silence.
Il y a aussi la peur de ne pas trouver sa place. De se sentir à côté. Comme si le groupe était déjà formé et qu’on arrivait trop tard. On craint la promiscuité des nuits en refuge, les réveils glacés avant l’aube. On craint de manquer de moments pour soi alors qu’on vient en trek pour se retrouver.
La bonne nouvelle, c’est que ces peurs s’estompent vite. Pas par magie, mais parce qu’en montagne, tout le monde finit par marcher au même rythme (même si c’est parfois à bout de souffle). Et parce qu’un voyage en groupe ne signifie pas renoncer à sa solitude. Il s’agit plutôt d’alterner : une portion côte à côte, une portion pour soi.
Pour faciliter l’avant-départ, un groupe de messagerie est créé. On y partage les infos pratiques, on se présente, on pose ses dernières questions… ou on reste silencieux. C’est juste un sas tranquille, pour apprivoiser le groupe avant le premier pas.

3. Ce que la marche change dans la relation
Sur un sentier, la conversation prend une autre forme. Pas besoin de meubler : le décor s’occupe des blancs.
Marcher côte à côte enlève la pression du face-à-face. Les échanges vont et viennent comme un ruisseau : parfois ça coule tout seul, parfois ça sèche… et c’est très bien comme ça.
Petit à petit, les rythmes s’alignent. On devine quand quelqu’un veut poser le sac, quand rallonger la pause, ou au contraire repartir avant que tout le monde ne s’endorme au soleil. Ce langage silencieux transforme un groupe en équipe.
4. Les effets d’un groupe qui ne se connaît pas
Quand personne ne se connaît au départ, tout est à inventer. Pas de blagues recyclées, pas de rôle préétabli, pas d’histoires en commun. On gagne une liberté rare : pouvoir changer d’avis, d’humeur, de point de vue, sans être renvoyé à “ce qu’on est d’habitude”. Cette neutralité vaut de l’or.
Les premiers jours, chacun observe, teste, trouve son rythme. Rapidement, les rôles se dessinent sans qu’on en parle. Il y a celui qui repère toujours l’endroit parfait pour une pause, celle qui dégaine un thermos au moment idéal, celui qui connaît le nom de chaque plante.
Ce mélange crée un groupe qui ne ressemble à aucun autre. On se découvre dans l’effort, dans les repas partagés, dans les silences qui finissent par devenir confortables. Et à la fin, on réalise qu’on a partagé bien plus qu’un itinéraire : on vient de construire une histoire commune.

5. En trek, on rencontre l’autre… et soi-même
On part pour voir des montagnes, on revient avec un regard neuf sur sa propre façon d’avancer.
La marche révèle des choses : patience dans une montée lente, courage sur une crête exposée, joie simple d’atteindre un col.
Le groupe donne un rythme, pas une norme. On peut être en tête un jour, fermer la marche le lendemain. On avance parfois en parlant, parfois en silence, parfois juste avec le bruit régulier des pas.
Ces oscillations sont naturelles et précieuses. Elles permettent de se redécouvrir sous des angles qu’on ignore souvent dans le quotidien. Et souvent, le dernier jour, on regarde autour de soi et on se dit : “C’est avec eux que j’ai vécu tout ça.”
Conclusion | Pourquoi faire un trek avec des inconnus change tout
Faire un trek avec des inconnus, c’est accepter que l’aventure se joue aussi dans la relation. L’itinéraire et le paysage comptent, le dénivelé aussi, mais ce sont souvent les visages qui restent le plus longtemps en mémoire.
L’inattendu n’est pas un obstacle ; c’est la matière même du voyage. On ne contrôle pas tout, et c’est une chance. Parce que ce qu’on n’aurait pas su imaginer devient la clef du retour.
On rentre avec des muscles un peu plus solides, bien sûr. Mais surtout avec une boussole intérieure plus fiable. Et la certitude tranquille qu’on peut partir seul.e… sans jamais vraiment l’être.
Les quelques kilomètres en plus
a philosophie Basalte.
Rencontrer l’équipe et les guides.
Le livre ‘Eloge de la marche’ de David le Breton aux Éditions Metailié

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